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Mes états d'âme
27 novembre 2007

Live & breathe

J'avance sur un chemin fleurit. Mais à chacun de mes pas, les fleurs se tordent, se plient, comme empreinte d'une grande douleur, chacune de leur pétales se détachent jusqu'à s'écraser sur le sol. Plus j'avance et plus les nuages sont nombreux, et noirs, au dessus des arbres morts, encore verts et vigoureux il y a quelques instant. Le ciel s'obscurcit et le soleil qui me chauffait le visage, il y a encore quelques minutes, n'est plu. Je me retourne, mais la forêt cache la partie du chemin que j'ai déjà parcouru. Je n'ai d'autre choix que de marcher, droit devant moi, sans me retourner. Les pétales de fleurs sèches sur le sol, craquent sous mes pas. Alors qu'elles sentaient encore si bon il  a quelques secondes... A présent, le ciel est noir et les nuages semblent lourds de menaces. Le soleil n'est plus qu'un souvenir et le chemin paraît encore long devant moi, j'accélère le pas tandis que des gouttes de pluie commence à mouiller mon corps. A présent je cours, impatiente d'atteindre la fin de ce long chemin, et alors que je m'aperçois que je ne vois plus rien car les nuages empêchent la lune de m'éclairer, un éclair déchire le ciel et la pluie redouble de violence. Je cours plus vite encore, et mes pieds glissent, je peine à garder l'équilibre. Soudain tout mon corps se pli, je suis trempée et je tremble par le froid qui m'envahit alors que je glisse encore et m'effondre sur le sol. Je relève les yeux, et j'aperçois, malgré le rideau de pluie,  une porte, juste devant moi. Une porte en pleine nature. Une porte de bois, épaisse, immense, elle monte si haut qu'elle semble finir au-dessus des nuages. Péniblement, le corps abîmé et le coeur fatigué, je me relève, en m'appuyant à cette porte. Je peux ainsi sentir sous mes doigts les relief du bois dans laquelle elle est construite. Je glisse mes doigts le long des veines du bois, comme si elles représentaient un dessin, comme un tatouage gravé dans cette porte... Alors que mes doigts caressent toujours ces lignes étranges, je crois entendre un souffle, ou plutôt un soupir, de soulagement. Un instant je me surprend à croire que cette porte vit, que ce bois est encore vivant. Dans un sursaut, alors que ce soupir semble plus fort, je recule d'un pas et failli tomber à la renverse, mais une branche d'un arbre situé tout près me retient. Réussissant à récupérer mon équilibre, je pose alors ma main droite bien à plat sur la porte. Je n'essai pas de l'ouvrir, je pose juste ma main sur ce bois, sur cette porte, qui semble chaude, malgré l'orage qui sévit toujours au dessus de moi. Elle semble chaude, comme si un coeur battait en elle. D'ailleurs, ma main posée ainsi sur son bois, j'ai comme la sensation de sentir un pou, un battement, faible, mais là. Je ferme les yeux, comme pour mieux apprécier ce moment, et là, seule, debout sous cette pluie qui me glace, sous des éclairs déchirant de toute leur force le ciel sombre de cette nuit sans lune, ma main posée sur cette porte, j'entend un coeur battre et ce n'est pas le mien. Je l'entend battre, doucement puis plus fort. Et je sens une énergie nouvelle affluer au bout de mes doigts, puis sur toute ma main, et enfin le long de mon bras et dans tout mon corps. Cette énergie me réchauffe et le coeur que j'entendais, discret au début, bat maintenant si fort que c'est comme si il me frappait la main. Surprise, mes yeux s'ouvrent soudainement et je retire précipitamment ma main de la porte. C'est comme un nouveau jour. Les éclairs ne sont plus, la pluie ne tombent plus. Je lève les yeux au dessus de ma tête et les nuages laisse passer un rayon de soleil, alors qu'il faisait encore nuit il y a quelques instants... Plus les nuages s'écartent, et plus je semble apercevoir le haut de cette immense porte, et les inscriptions gravées en haut. Live and breathe... Les rayons de soleil semblent venir de derrière la porte. Un sourire se dessine sur mon visage à présent serein, et je m'aperçois que cela faisait longtemps que je n'avais pas sourit, ni senti la chaleur si apaisante du soleil sur mon visage. Alors que mes yeux se ferment pour ne pas être éblouie par tant de lumière soudaine, et pour laisser cette chaleur envahir tout mon corps, je perçois un grincement. Je rouvre alors mes yeux et les posent sur la porte. Le grincement se fait plus fort maintenant et c'est avec surprise que je vois la porte s'ouvrir. Doucement, me laissant apparaître le monde qui se cache derrière. Une fois la porte grande ouverte, je peux enfin admirer ce monde. Il n'est, en fait, en rien différent du monde que je connais déjà. Il y a un chemin, bordé de fleurs resplendissantes, mais ensuite il y a bien des villes, des villages, des continent bordés d'océan. Ce monde semble en tout point pareil à celui que je connais. Que tu as connu... Cette phrase résonne soudain dans mon esprit. Je me retourne, et je vois alors le chemin que j'ai emprunté plus tôt, disparaître dans une brume grise. Les arbres morts, les fleurs fanées et les pétales mourantes sur le sol, je vois tout ça disparaître. Et je me retourne, et regarde ce nouveau monde devant, nouveau et pourtant semblable. Semblable à celui que tu quittes et pourtant si différent. Je comprends alors. Ce monde est le même, mais je change de vie. Une nouvelle vie s'offre à moi. Trop de regrets et de remords dans ma précédente, trop d'erreurs et de souffrance, j'ai ainsi épuisé ma vie, et une autre, une nouvelle, s'offre à moi, derrière cette lourde porte de bois. Je sais à présent, je connais les erreurs à ne plus faire, les choix à éviter, les gens à ne pas perdre. C'est donc d'un pas sûr, et un sourire sur les lèvres, que j'arpente ce nouveau chemin, sans un regard pour hier, pour cet ancien chemin qui n'est plus, déjà. La porte se referme derrière moi, et plus j'avance, et plus les fleurs s"ouvrent et s'épanouissent sous les rayons de ce soleil, plus chaud et plus apaisant encore que tous les soleils que j'ai déjà connu. J'avance, sur de moi, vers cette nouvelle vie, cette nouvelle chance. Tu tiens un rêve entre tes mains, à toi de le faire vivre...



Petit délire, ne me demandez pas d'où je sors tout ça, je n'en sais rien, c'est venu tout seul. J'ai rêvé cette nuit, un rêve étrange, et je crois que ce que je viens d'écrire sort tout droit de mon rêve.

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Commentaires
D
Ces quelques lignes sont d'une luminosité incroyable...ton reve, nous le vivons a travers tes mots...ces mots d'uen beauté si limpide qu'on aurait voulu qu'il glisse, sur du papier, de notre plume...<br /> A la beauté tu as su melé le fantasmagorique...Merci pour ce reve kon peut lire eveillé grace a toi
Mes états d'âme
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