Une journée pourrie

Il existe des journées où tout va mal, et le soir on se dit que finalement on aurait mieux fait de ne pas se lever le matin et de passer la journée caché sous sa couette...

Hier, lundi, pour moi c'était une de ces journées. Pas de doute la dessus, si j'avais su je serais restée sous ma couette, j'aurai couper le portable pour éviter d'entendre les mauvaises nouvelles, les gens m'auraient oublié, et tout aurait été mieux comme ça...

Alors, tout débute par une arrivée brutale du directeur de l'agence immobilière, dans mon bureau à 9h05, ça fait 10 minutes que je suis là, j'ai encore les yeux collés de sommeil, la tête dans le brouillard, et il m'accuse d'avoir déchirés et jeter des courriers dans ma poubelle, le vendredi... Alors j'essaie, tant bien que mal, de me défendre, de lui prouver que ce n'est pas moi, que je n'avais aucun intérêt à faire ça, que ça fait un an que je suis au chomage et que je suis grave à découvert, que j'ai des dettes, que je ne mange qu'un repas par jours pour économiser, et que donc je n'avais aucune raison espèce de putain d'enfoiré (ça je l'ai juste pensé...) de faire une telle bétise connard (ça aussi, je l'ai juste pensé...) !!! Exusez ma vulgarité, mais c'était vraiment une journée de chiotte... Bre,f pour lui, je ne peut être que coupable, aucun doute, même pas il s'excuse en voyant les larmes perlées dans mon regard, et il repart comme il est venu, c'est à dire en claquant la porte et en me traitant de menteuse...

Une fois les larmes ravalées, tant bien que mal, je commence mon travail, rageuse et vraiment haineuse envers le reste du monde... Ensuite, quelques sms échangés avec St me foutent hors de moi, je lui propose qu'on se revoit le 15 décembre, par envie tout simplement, et aussi pour peut-être confirmés nos sentiments réciproques. Monsieur a besoin de réfléchir... Ok,  j'ai compris ! Il a choisi ! Mais évidement il me dit que non, que son choix n'est pas fait, mais que juste ce n'est peut-être pas une bonne idée, et que oui c'est vrai il voit J aujourd'hui et que non là pour le coup il n'a pas eu besoin de réfléchir car c'est différent, J a besoin de lui...

Bam ! Ben oui, c'est différent, car tu as choisis !! J'abandonne l'affaire, me ronge le sang toute seule et essaie, encore, de ravaler mes larmes ! Deux secondes plus tard, ma copine qui bosse dans la boite d'intérim, grâce à qui j'ai ce job, m'appelle et me dit que le patron de l'agence immo lui a envoyé un amil, concernant l'affaire des courriers déchirés, et elle me dit que le patron hésite à me garder... St essaie toujours de se justifier en me disant que non il n'a pas fait son choix, que je ne comprends rien... Il est 11h (ou environ), je craque ! J'envoie chier St, je laisse en plan mon taf, je cours aux wc et lâche ces putains de larmes qui commençaient à me brûler les yeux...et je cris intérieurement ma douleur et ma haine envers tous ces cons !!!

Je reviens 15 minutes plus tard. St, toujours dans son délire, m'envoie un mail d'adieu, me dit qu'il comprend que je ne veuille plus de contact avec lui mais qu'il est dégoûté ! Et moi dont ! Je lui réponds que là pour le coup c'est lui qui a rien compris, que c'était temporaire mon "au revoir" que là je suis au taf, que je vais explosé et que j'avais besoin de silence, et je rajoute que, quoiqu'il en dise, je sais déjà qu'il a fait son choix, et qu'il ne le sait peut-être seulement pas lui-même, mais que je peux moi déjà lui dire qu'il a choisis J, car tous ces sms sentent J, tous ces mots sentent J, ça pue cette J à plein nez, et que si lui est aveugle, moi pas !!! Je recommence et fini mon travail de la matinée, sans autres nouvelles de St puisqu'il est avec J justement. Le directeur revient juste avant que je parte en pause, il s'excuse pour ce matin mais me dit que c'est plus intelligent de reconnaître ces tords et que ça ne me fera que grandir. Je lui rétorque que je suis quelqu'un qui sait reconnaître ses tords, mais que je ne suis pas assez gentille pour reconnaître les tords des autres...

14h, je reviens, ma copine de la boîte d'intérim me rappelle, me dit qu'en effet le patron hésite à me garder et que même si elle sait que je suis honnête et que je n'y suis pour rien, elle ne peut rien faire pour me soutenir, elle n'a pas assez d'ancienneté dans la boîte pour ça... Bref, je suis dans la merde, je croire les doigts pour ne pas me faire virer pour une erreur que je n'ai pas commise.

Pendant l'après midi, entre deux enveloppes, j'envoie des sms à St. Il ne me réponds pas, il est avec J je le sais, mais quand il est venu durant un we, et que J lui envoyé des sms, il lui répondait... Et là que c'est le contraire, il me répond pas. Pour moi tout est clair, son choix est fait et je retiens mes larmes. Décidement, ce sera une journée mouillée.

17h, je sors, j'appelle St, il me réponds, je suis déjà presque en larmes en entendant sa voix, et là il m'annonce qu'en effet, j'avais raison, que son choix est fait mais qu'il ne s'en était pas rendu compte (les mecs ne sont vraiment pas futé) et il me dit donc qu'il veut donner une autre chance à son histoire avec J... Je fonds en larmes. Je ne pensais pas que ça me ferait tant de mal. Mais il m'a brisé le coeur. Il me dit qu'il est désolé. Je pleure. Il me dit qu'il est vraiment désolé. Je pleure, j'essaie de bafouiller deux mots tant bien que mal, il s'excuse et moi je réponds que c'est pas grave, que c'est la vie.

Je racroche, j'accompagne ma collègue dans une boutique, j'essaie de me calmer mais elle voit bien qu'un truc cloche, et là je pleure, encore... Je rentre finalement chez moi, en me tordant la cheville... L m'attend (il n'est reparti que ce matin). Il me consolé, croyant que le soucis du boulot est la raison de mes larmes interminables, il me dit qu'il m'aime, qu'il ne me laissera jamais tomber, que je suis la femme de sa vie...je ne réponds que par des larmes, il ne comprends pas, mais me prends dans ses bras... Après une douche, et quelque sms discrets pour St, je m'endors, péniblement, en voyant son visage penché sur moi, mais ce n'est qu'un rêve, je l'ai finalement perdu, une seconde fois, dans une seule vie. C'est trop.

Il me manque...

"Même si je respecte ton choix, c'est dur à avaler..." Mud